A toute allure à travers l'Italie, la Slovénie et la Croatie
Jour 46 : Après avoir longé la côte méditerranéenne de Nice jusqu’à Gênes et apprécié les paysages magnifiques, je me retrouve dans les terres. Le changement d’ambiance est radical. D’habitude je n’aime pas faire de généralités mais là ça devenait vraiment impressionnant ! Le long des zones touristiques (quel que soit le pays traversé) j’ai remarqué que la plupart des gens sont beaucoup moins souriants et « communiquants ». Mais dès que je rentre dans les terres, les gens sont souriants et certains m’applaudissent même sur mon passage et lèvent le pouce ! :O L’ambiance générale vue par le cyclo-nomade que je suis est vraiment agréable par ici.Pour donner un exemple : Mardi je me suis arrêté pour me faire mon sandwich habituel à midi. Au bout de 5min, la commerçante du magasin d’en face à quitté sa caisse pour venir m’offrir une cannette de Red Bull sans même savoir ce que je fais. Elle m’a juste dit « Tiens, tu dois aller loin vu comme tu es chargé, ça te donnera de l’énergie ! » Adorable… :).2 jours plus tard, ne trouvant aucun endroit où bivouaquer pendant plusieurs kilomètres j’ai dû me résoudre à planter ma tente au milieu d’un champ en friche entouré de maisons.. 30min plus tard pendant que je remplissais mon journal de bord j’entends un gars appeler « Escuse me ». M’attendant à avoir des problèmes je sors de ma tente pour aller voir ce qu’il me veut. Et je me retrouve face à un mec super sympa qui m’apportait une thermos de café bien chaud et des beignets en me disant « Tu me ramènes la thermos quand tu as fini, j’habite juste là ». Parfait ! :)
Jour 48 : Arrivée à Venise ! Depuis longtemps je n’avais plus que cette étape en tête. Mais je dois dire que j’ai été un peu déçu... Après avoir passé un mois et demi seul sur mon vélo à longueur de journée, je me suis retrouvé dans un vrai bain de touristes ! Le contraste était tellement important que ça ne m’a malheureusement pas donné envie de rester très longtemps. J’ai visité durant une heure ou deux cette ville (qui est certes magnifique au-delà de l’activité touristique) et je suis remonté sur mon vélo à toute vitesse pour mettre le cap sur Athènes.
Et c’est à ce moment que j’ai fait l’une des rencontres les plus intéressantes depuis mon départ. Deux français qui sont partis sac au dos depuis 5 mois sans destination précise et en n’avançant que grâce à l’aide des gens qu’ils rencontrent que ce soit pour manger ou pour dormir ! Nous avons discuté pendant une bonne heure et ils m’ont raconté que depuis leur départ ils ont traversé l’Allemagne, la Suisse, l’Italie et la Sicile à pied et en stop. Et tout ça sans réchaud et en ne dépensant quasiment rien !
Ils se nourrissent de pain dur et de fruits trop murs récupérés dans les petits commerces. J’ai beaucoup d’admiration pour ces deux gars parce que je sais à quel point il peut être dur de vivre comme ça. Et pourtant à côté d’eux mes conditions de vie sont bien plus confortables ! Mais ce choix de vie qu’ils ont fait leur a permis de faire tellement de belles rencontres…
Le lendemain j’arrive enfin en Slovénie mais je traverse le pays en quelques heures ce qui me laisse peu de temps pour bien me rendre compte de ce à quoi ça ressemble.
A première vue ça avait l’air hyper sympa (de grandes forêts tout du long). Je reviendrai certainement plus tard mais pas à vélo c’est trop montagneux ! pfiou…
D’ailleurs trop occupé à admirer les paysages, j’ai oublié un élément primordial après ma pause ravitaillement : pendant que je roulais tranquillement, un motard me double, ralenti et me fait de grands signes en montrant sa roue arrière. Je m’arrête donc et constate ce qui ne va pas tandis qu’une grande sueur froide retrospective se présente… Je roulais depuis plus de 10km avec ma béquille déployée ! Il faut savoir que celle-ci est dimensionnée pour pouvoir maintenir les 45kg de vélo + matos et est donc assez mastoc. Par miracle, j’étais sur une route toute droite depuis un moment. Un seul virage à gauche et je faisais une chute monumentale en risquant de foutre en l’air une bonne partie du vélo… Bref, ça me servira de leçon !
Depuis, j’ai atteint la Croatie. Première vraie frontière, premier changement de monnaie. Un pays magnifique avec une population qui ne cesse de sourire lors de mon passage et me salue systématiquement. Donc pour l’instant, le moral est toujours présent :).
Aujourd'hui, je termine cet article à l'hôtel :) Mon oncle m'avait mis au défi d'atteindre la ville de Split en une journée. Ce que j'ai réussi à faire après 172 longs kilomètres :D Mais la motivation d'un repos réparateur aide beaucoup à avancer ! J'étais d'autant plus motivé que je n'avais pas pris de douche, ni lavé mes vêtements depuis presque 10 jours ! Merci tonton ;)